Des poètes de ces temps reculés, la mémoire historique nous a principalement transmis les noms des auteurs des Mu'allaqât, littérallement les Suspendues ou les Pendentifs ; poèmes qui auraient été brodés en lettres d'or et accrochées au mur de la Ka'ba, à La Mecque, pour en signaler l'exceptionnelle beauté. Les Mou'allaqât, au nombre de sept, sont de longues odes aux thèmes variés ; la description, l'éloge, le thrène, la satire, l'autopanégyrique, l'amour et bien sûr le vin.
Imru l-Qays (500-540) : Fils du dernier roi de Kinda, dans le Nedj en Arabie centrale, Imru l-Qays mena une vie de prince faite de rencontres amoureues et des plaisirs de la table. Chassé par son père pour sa vie dissolue et surtout pour sa poésie de libertin, il erra dans toute l'Arabie. Le "prince errant", c'est ainsi qu'on le surnomma, était en Syrie lorsque lui parvint la nouvelle du meurtre de son père. Il déclara sa fameuse "Al yawma khamroun wa ghadan amr" (aujourd'hui du vin, demain de l'action). Il prit contact avec Justinien, le roi de bysance qui le reçut avec tous les honneurs pour l'aider à reconquérir le royaume de son père. La suite appartient à la légende. On dit qu'il tomba amoureux de la fille de Justinien qui décida ce dernier à l'éliminer. Sur son chemin du retour vers l'Arabie, Imru l-Qays est rattrapé par un messager de Justinien pour lui faire présent, de sa part, d'une tunique de laine tissée d'or mais qui était imbibée de poison.
Zuhayr (530-627)
Labid (560-661)
Antara ibn Chaddad (525-615) : Il y a quelque chose d'Othello dans Antara, ou l'inverse ; esclave noir élevé au rang de symbole mythique des vertus bédouines et du verbe arabe surtout quand celui-ci s'adresse à sa bien-aimée Abla. Farid Chawki, le monstre sacré du cinéma égyptien, l'incarna magnifiquement en 1961.
Amr ibn Kulthûm (450-600)
Tarafa (543-569)
Al-Hârith ibn Hilliza (mort vers 580)